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Jean Payen (1928 - 2012) 

Céramiste français, installé à Paris puis à Gordes. 

Né en 1928 dans une famille de négociants et d’industriels lyonnais, Jean Payen s’intéresse très tôt aux arts plastiques. Après les Beaux-Arts de Lyon, il suit les cours de céramique des Beaux-Arts de Marseille puis effectue des stages notamment à Vallauris. Il s’installe dès 1953 rue Mouffetard, sous les toits, dans un atelier sans confort.

Jean utilisera la même technique pendant toute sa vie d’artiste : il coule une barbotine de faïence dans des moules en plâtre pour obtenir des formes épurées, cuites après engobage pour obtenir le dégourdi puis émaillées avant une seconde cuisson. 

Jean PAYEN se veut avant tout potier : ses formes sont toujours utilitaires. Même s’il produit des séries de pièce, chaque pièce est unique par son décor, qu’il veut sans défaut.


Dans les années 50, il recouvre ses plats, coupes, assiettes… avec des décors abstraits, zoomorphes ou géométriques, représentatifs de l’art de cette époque. 

Il utilise aussi régulièrement la technique de sgraffito, sans sécheresse. 
jean payen

En février 1960, Jean adhère à la Chambre Syndicale des Céramistes, il est parrainé par Jacques et Dani Ruelland

Cette adhésion permet au céramiste d'exposer aux deux sessions (automne et printemps) du salon des Ateliers d'Art de Paris. 

A cette époque, cette exposition biannuelle permettait aux artisans d'art de diffuser et de vendre leur production dans les boutiques de cadeau et de décoration à travers toute la France.  
jean payen

Cette même année, d'autres céramistes deviennent aussi adhérant, comme Georges Jouve (parrainé par Pol Chambost et Marcel Guillot), Norbert Pierlot (parrainé par Mado Jolain et Fernand Lacaf) ou encore Robert Auguste ( parrainé par Roger Capron et Georges Cueille).  

On peut constater la proximité de l’artiste avec ses parrains, par l’approche des formes et par la technique. Là où les Ruelland teintaient leur terre avec du manganèse pour obtenir un fond sombre propre à faire chanter les émaux, lui préfère l’engobage pour le même objectif.

jean payen
En 1965, il s’installe à Gordes (Vaucluse), dans un grand atelier, à proximité d’autres artistes-artisans comme Pierre Chapo

Les décors s’épurent et évoluent vers le monochrome avec des émaux calmes, bruns ou blancs, plus rarement de très beaux bleu turquoise ou rouge. 

Quelques grandes pièces arborent des paysages abstraits, vibrants grâce à la technique de multiples pulvérisations utilisée pour poser les émaux.

Jean participe en 1975 à l’exposition mythique « 18 artistes et la terre » organisée par la galeriste Noella Gest à Saint-Rémy-de-Provence, aux côtés de Claude Champy, Bernard Dejonghe, Daniel Pontoreau, René Ben Lisa, Frère Daniel de Montmollin, les époux Lerat, les époux Mohy, Élisabeth Joulia, Philippe Lambercy

Un gotha des céramistes de la fin du XXe siècle !

Jean Payen poursuit sa carrière - il trace son sillon, modeste mais droit, devrait-on dire - jusqu’à la fin des années 80.

Nous remercions Christophe Couot pour le partage des photographies.

Texte © Pascal Grojean (publié le 25/04/2022)

Sources : 
Wattel Jean-Jacques et Bénédicte - Mission céramique Collection, Editions Louvre victoire, 2013.
Christine Lavenu, étude des procès verbaux du bureau de la chambre syndicale des céramistes d'après les archives de la Fondation des Ateliers d'Art.
Christine Lavenu, Jacques Blin céramiste et porteur d’histoires, Editions Louvre Victoire, 2019.
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