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Mado Jolain (1921- 2019) 


Céramiste française des années 50. 


Née en 1921, Mado Jolain étudie la céramique à l'École nationale des arts décoratifs de Paris. Cette formation lui permet de subsister pendant la seconde guerre mondiale, en fabriquant des accessoires de mode aux maisons de la Haute couture parisienne. Elle travaille aussi pour Colette Gueden et l'atelier Primavera

En 1946, elle s'installe avec son mari, le peintre René Legrand, dans un atelier au 201 rue d'Alésia.

Inspirée de l'art populaire des années 40, influencée par le style Paul Beyer et  par  Georges Jouve, ses premières pièces sont des services de tables, des épis de faitage et des petites sculptures à caractère religieux.
Rapidement, son style évolue et se modernise avec des pièces décoratives au graphisme figuratif ou abstrait, parfois peinte par son mari jusqu'en 1954. Puis les motifs disparaissent pour laisser s'exprimer uniquement la forme soutenue par les émaux disposés en couches superposées.
Mado Jolain
La céramiste libère la forme et crée son propre style avec des pièces pincées au col pour les plats et les vases ou à la anse pour les pichets.
Simples, les formes sont revisitées, plus architecturées. 

Les taches émaillées abstraites s'accordent avec le volume pour jouer avec l'ombre et la lumière. 
Mado Jolain
Sa céramique volontairement utilitaire va vers plus modernisme. Les taches s'effacent pour laisser place à un émaillage monochrome.


Le succès est au rendez-vous au SAD (salon des artistes décorateurs) au SAA (salon des Ateliers d'Art), dans les galeries parisiennes (L'Arcade, La Porte Etroite, la galerie du Siècle, la Demeure (1955), ...) et chez les décorateurs (Samardiras ou Merceron).  
Vers la fin des années 50, la famille déménage sur les bords de Marne à Champigny. 

Toujours en recherche du jeu d'ombre et de lumière, la céramiste s'intéresse au jardin et invente alors une céramique pour l'extérieur et les terrasses. Ce sont des cache-pots striés ou ajourés, des toupies, des claustras, des larges vasques, des roues de jardin ressemblant à des engrenages mécaniques, ....   
Mado Jolain se retire définitivement en 1970 après la séparation avec son mari. Michel Lanos, qui travaillait comme tourneur chez elle, reprendra temporairement son atelier. 
Mado Jolain

En 2000, Patrick Favardin rend hommage à la céramiste avec l'exposition 'Mado Jolain, céramiste de la lumière', à la galerie A Rebours, Paris.
En 2016, c'est au tour la galerie Artrium de Thomas Fritsch (Paris) d'exposer son œuvre moderne et intemporelle. 

De 1957 à 1966, Mado Jolain a aussi été un membre très actif de la chambre syndicale des Ateliers d'Art, avec Fernand Lacaf et Jacques Blin, pour défendre le métier de céramiste artisan et le promouvoir à travers le salon des Ateliers d'Art, qui est aujourd'hui le salon Maison Objet.

Mado Jolain

Mado Jolain
Signature Mado Jolain
Signature Mado Jolain

Texte © Christine Lavenu (c 10/09/2019  maj 03/08/2023)
Sources : 
Archives de la Fondation des Ateliers d'Art
Staudenmeyer Pierre - La céramique française des années 50, Editions Norma, 2004. 
Come Rémy, Bartoletti Laurence, De Bruignac-La-Hougue, Forest Dominique, Gros Anne, Lacquemant Karine - Création en France, Arts Décoratifs 1945-1965, Gourcuff Gradenigo, 2009.
Revue de la Céramique et du Verre, numéros 111, 119, 132.
Patrick Favardin, Galerie A Rebours, Paris 2000,  Mado Jolain, céramiste de la lumière.
Christine Lavenu, édition Louvre Victoire 2019 'Jacques Blin, céramiste et porteur d'Histoires.'
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