joulia


Elisabeth Joulia (1925 - 2003) 


Céramiste française, figure emblématique de la Borne.  

Née en 1925 à Riom (Puy-de-Dôme), Elisabeth Joulia suit un apprentissage classique de peinture à l’Ecole des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand, de Paris et de Bourges où elle découvre la terre. 

C’est le céramiste et futur professeur Jean Lerat, qui lui transmet sa passion pour l’argile. 

Dans l’atelier des Lerat, elle apprend le tournage. Une longue amitié se noue avec la famille Lerat. 
En avril 1949, Joulia s’installe dans le village de potiers à La Borne. Elle achète l’atelier d’Armand Bedu, partiellement détruit par le feu, sans eau, sans électricité (atelier qui fut aussi celui des Lerat).
elisabeth joulia gres la borne
Elle y restera jusqu’à sa disparition en août 2003, même si elle rêvait d’Ouessant et des hivers doux dans le Sud de la France.

Elle entre rapidement dans l’art abstrait et se libère des formes traditionnelles pour construire une œuvre personnelle inspirée de la nature, des graines et des galets. 

Elle crée des sculptures vibrantes aux noms ‘Amandes’  ou ‘Eclosions’, qui font échos aux formes de la vie, dans une plasticité massive voire austère. 

La terre entre ses mains est vivante d’esprit et de mouvements, aussi bien pour les vases sculpturaux que pour des pièces d’usage plus fonctionnel comme des théières et de bol. 
Que ce soit une sculpture ou une pièce utilitaire, c’est toujours avec la même attention et exigence que la jeune femme crée. Car il s’agit avant tout d’un état d’esprit, un état de la terre à travailler en matière, en volume et en lumière pour concevoir l’authentique et l’unique. 

Cette quête intérieure de recherche exprime aussi la solitude de l’artiste et l’austérité de son choix de vie. Sa recherche de l’essentiel s’exprime par l’économie d’un superflu qui peut conduire au sentiment de dépouillement mais aussi à une douce et poétique sensualité par le jeu des rondeurs généreuses et des angles atténués. 
Elisabeth Joulia
Fidèle au grès et aux terres enfumées, elle réalise aussi des bronzes, des dessins et des peintures, puis se passionne pour la photographie. Son œuvre sur papier est plus figurative et colorée que ses céramiques.
Dès 1952, Elisabeth Joulia expose ses sculptures dans les galeries. Elle participe au Salon des Arts Décoratifs et au Salon de la Jeune Sculpture, …. 

En 1968, elle obtient un prix à la Biennale de Vallauris. En 1981-82, elle est présente à l’exposition ’La céramique française contemporaine’, au musée des Arts Décoratifs de Paris. 

En 1983, le Musée de Saint – Amand les Eaux organise une rétrospective : ‘Joulia, Céramiques – Scuptures 1950-1983’.

Elisabeth Joulia a contribué avec ses contemporains, Jean et Jacqueline Lerat, Yves Mohy, Robert Deblander à rénover la céramique des grès dans les années 50. 

La galerie Capazza a rendu un hommage à ces 4 céramistes en 2004.
Elisabeth Joulia
Le centre contemporain de la Borne a récemment réalisé une rétrospective de l’œuvre de E.Joulia intitulée ‘Faites entrer l’infini’, en décembre 2019, présentant 150 pièces en grès ou terres enfumées, en bronze, et des dessins. 


Texte  © Christine Lavenu  (publié le 15/02/2020 -  maj 15/01/2024)
Sources, pour voir et en savoir plus : 
La revue de la céramique et du verre novembre décembre 2019, numéro 229
La revue de la céramique et du verre, n°12 septembre-octobre 1983
La revue de la céramique et du verre, n°115 décembre 2000
La revue de la céramique et du verre, n°135 mars avril 2004
Le centre de la céramique contemporaine, la Borne : https://www.laborne.org/fr/elisabeth-joulia/
La céramique française des années 50, Staudenmeyer Pierre - Editions Norma, 2004.
Mission céramique, Jean-Jacques et Bénédicte Wattel, Editions Louvre-Victoire, Paris 2013
Collection Fina Gomez, 30 ans de céramique contemporaine, Musée des Arts Décoratifs, Paris
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