paulet

Jean Paulet (1931- 2012) 


Céramiste français, pionnier du renouveau de la technique antique de la terre polie.

Jean Paulet est l'un des premiers céramistes à retravailler la terre polie selon la technique antique. Alors que la mode était à la cuisson du grès à haute température, son travail à de cuisson des terres enfumées à baisse température a ouvert la voie aux jeunes céramistes contemporains comme Pierre Bayle, Loul Combres et Jean-Paul Azais
Son œuvre a aussi donné une nouvelle impulsion au village historique de la poterie de Saint Jean de Fos dans l’Hérault.

Né en 1931, confronté à la cruauté et dureté de la seconde guerre mondiale, Jean Paulet aspire à une vie en harmonie avec la nature. Ce cadet de cinq enfants avec une mère veuve décide rapidement de s’orienter vers le métier manuel de potier. Sa formation à l’école de Fontcarrade dirigée par Emilie Decanis lui permet de côtoyer de nombreux jeunes dont le futur sculpteur César Baldaccini. Par la suite, il commence à travailler comme tourneur dans divers ateliers de poterie culinaire, à Anduze puis à Aubagnes en 1948-1949 et à Uzès en 1951.

Après son service militaire, il crée un premier atelier à Montpellier à Aiguelongue en 1954, son objectif est de produire des pièces uniques cuites au bois dans un four à bois de petite taille et de polir ses pièces plutôt que de les émailler comme ses confrères voisins. Il cherche à s’affirmer et à rompre avec la tradition locale. Et le succès est au rendez-vous avec des expositions à Montpellier. Mais la cuisson au bois conduit au drame en incendiant son atelier et son logis !
Jean paulet ceramique
Jean Paulet doit repartir ! 

Dans le village voisin de Saint Guilhem le désert, proche de Saint-Jean-de-Fos, célèbre au XIXe siècle pour ses poteries, Jean choisit une boulangerie avec un ancien four à bois . 

Et, il y restera pendant plus de cinquante ans !
Des anciennes carrières, il extrait l'argile rouge qu'il prépare lui-même Ses premières productions sont alimentaires et utilitaires (plat, pichet, bougeoir, …) avec des teintes variées de rouge et brun dues à la cuisson au bois. 

Et ce style plait au public ce qui lui vaut une renommée locale avec quelques expositions. En juin 1955, Jean Paulet est admis à Madrid à la Casa Velasquez pour étudier la poterie de Salamanque, mais le début de la guerre d’Algérie abrège cette opportunité. En 1957, il rencontre avec l’ancien directeur de la Manufacture Nationale de Sèvres, Jean Maydoyon. En 1962, c’est pour lui l’occasion de découvrir à Sèvres le tournage sur porcelaine. 

Jean Paulet aime la symbolique de la poterie grecque ancienne. Il remet à jour ce style en s’affranchissant de l’émail. Ses travaux coïncident avec la rencontre du jeune Loul Combres. La technique de la terre polie commence réciproquement. Et ensemble, ils travaillent temporairement pour la coopérative des artisans de Lozère. Lors d’un interview pour AIC, Loul Combres explique qu’il a été très influencé à l’époque de sa formation par le travail de Jean Paulet, par sa cuisson à basse température, qui à l'époque est méprisée par tous les adeptes du grès.

Jean Paulet décide d’utiliser une nouvelle terre, celle de la carrière d’Argeliers, un village voisin.

Ses pièces sont alors gravées et sculptées en relief de motifs floraux, de paysages et autres.

Au fil du temps, il s’adonne au modelage et à la sculpture jusqu’à la fin de sa vie en 2012.
Parallèlement à son travail de la terre, Jean Paulet a enseigné comme professeur au Collège Pézenas.

En 2016, le musée Argileum de Saint Jean de Fos a organisé une rétrospective de l’artiste.
Sous le parrainage de Loul Combres, l’atelier Jean Paulet, créé en 2016, est devenu un véritable lieu de recherche où onze potiers se réunissent régulièrement.

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