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Né en 1917 à Gevrey-Chambertin (Côte-d’Or) d’une famille de bouchers,
Pierre Roulot
est initié au métier de tourneur-ajusteur sur métaux à Saint Didier, où il conservera une maison. Sa passion pour le dessin l’amène à suivre les cours du soir de dessin industriel et artistique.
Durant la guerre, il est prisonnier en Allemagne. Libéré - en partie grâce à son talent de dessinateur - il rentre à Paris où il fréquente les cours des académies libres de dessin de Montparnasse.
Il côtoie les sculpteurs Paul Belmondo, Antoniucci Volti, Charles Despiau
…, qui l’encouragent à exposer ses dessins, aquarelles et peintures. Il s'essaie aussi à la sculpture.
Puis il décide de travailler la terre au contact du céramiste Sandor Vinclair. Il se passionne pour le tournage et présente ses pièces au Salon de l’Imagerie de 1944.
En 1947, il est parrainé par
Jean Mayodon
pour exposer à La Crémaillère ses statuettes inspirées de l’art populaire. A partir de 1949, il travaille ponctuellement pour
Pol Chambost, et aussi
Georges Jouve.
Dans les années 50, en remplacement de
Georges Serré, il devient professeur de céramique à l’école des Arts Appliqués à l’industrie de Paris. Il forme une nouvelle génération de céramistes comme
Jean-Paul van Lith,
Claude Varlan …
Son travail est récompensé plusieurs fois : prix Blumenthal en 1948, médaille d’argent à triennale de Milan en 1954, exposition de Cannes de 1955, etc.
Dès 1957, Pierre Roulot expose à la galerie de Steph Simon à Paris, et devient un créateur ''résident" pour la galerie.
Rares sont les céramistes ayant eu l'honneur d'être représentés par la galerie de Perriand et Prouvé !
Au delà de cette année 1957, ses céramiques - dans le style minimaliste voire japonisant - ont sans doute été distribuées plus longuement par Stéph Simon comme semble le suggérer des photos d'époque. (voir photo ci-contre datée de 1960).
Une rétrospective de son travail est présentée en 1979 à la galerie du Grès à Paris.
Son œuvre est composée de pièces en faïence aux graphismes colorés et raffinés dont le style rappelle celui de Matisse, ésotérique parfois ou légèrement érotique (comme en 1962 à la galerie Maxime Old).
Il a aussi travaillé le grès pour des personnages religieux ou populaires influencés par
Paul Beyer
ou pour des pièces minimalistes et japonisantes.
Il est étonnant de noter la grande diversité de sa production - grès comme faïence - : il n'a jamais cessé de se renouveler, toujours avec une grande maîtrise. En cela, il est aussi le digne héritier de
Georges Serré.
Le céramiste continue de travailler jusqu’à la fin des années 80.
Texte © Christine Lavenu
(16 oct 2019, maj 10 juin 2021)
Sources :
La céramique contemporaine par Michel Faré - Compagnie des arts photomécaniques, Strasbourg, Paris 1953
Staudenmeyer Pierre - La céramique française des années 50, Editions Norma, 2004.
Come Rémy, Bartoletti Laurence, De Bruignac-La-Hougue, Forest Dominique, Gros Anne, Lacquemant Karine - Création en France, Arts Décoratifs 1945-1965, Gourcuff Gradenigo, 2009.
Site internet des céramiques contemporaines de Sèvres