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Robert Picault (1919 - 2000)
Céramiste français à Vallauris
Robert Picault a contribué au renouveau de la céramique culinaire en réactualisant les formes traditionnelles locales décorées de lignes et dessins géométriques. Son slogan : 'De la cuisine à la table.'
Son style identitaire a connu un vif succès et continue de décorer la table de nos jours. Ses pièces personnelles sont recherchés par les collectionneurs d'art.
Ancien élève de l'Ecole des Arts Appliqués de Paris,
Robert Picault
arrive en 1946 à Vallauris. Il crée avec son camarade d'école
Roger Capron
(1922-2006) l'atelier Callis, que rejoint plus tard Jean Derval
(1925-2010).
Dans ce village aux cent potiers, ils côtoient les céramistes voisins
André Baud,
les
4 potiers
et entre autre l'atelier
Madoura, où il fréquentera le célèbre peintre Picasso de 1949 à 1955. Il se lie aussi d'amitié avec
Jean Cocteau,
Fernand Léger,
Louis Aragon
et
Elsa Triolet.
Dans l'atelier Callis, Robert tourne les pièces qui seront décorées par Roger Capron. Jean Derval s'occupe de les diffuser et les présenter au Salon des Artistes Décorateurs (SAD) à Paris. En 1948, le duo Picault-Capron décide de se séparer, chacun prenant ainsi son indépendance de créateur.
En mai 1948, Robert Picault ouvre alors son propre atelier (la Poterie Robert Picault, chemin du Fournas à Vallauris). Au début, ses pièces sont recouvertes d'un alquifoux monochrome vert, brun ou noir généralement sans décor. La cuisson est réalisée dans un four à bois (bien plus tard, en 1954, ce sera un four au propane). Son objectif est de réinventer et moderniser la poterie culinaire traditionnelle.Début 1949, il produira une faïencerie culinaire, à fond blanc, au motif de frises géométriques simples (rond, croix, trait..), et semi industrielles, mais aussi des décors d'oiseaux, de poissons et de plantes.
Les pièces émaillées sont le plus souvent bichromates, avec des tracés à l'oxyde de cuivre pour le vert et l'oxyde de fer pour le brun.
Pour ses pièces personnelles, il choisit plutôt le noir mat métallisé au décor d'animaux et de femmes. Le bleu apparait dès 1955.
Avec ce nouveau style, Robert Picault signe une paternité connue et reconnaissable par tous. Un style intemporelle qui plait toujours au XXIe siecle.
Son atelier grandit jusqu'à employer jusqu'à 25 personnes. La production culinaire est diffusée dans les grands magasins comme
Primavera, les Galeries Layettes, mais aussi à l'exportation en Europe (Suisse, Belgique, Angleterre) et aux USA. Robert Picault fabriquera aussi des carreaux pour le bâtiment (sol et murs).
En 1962, il crée une autre fabrique de céramique en Sardaigne. Il revient en France, en 1966 pour continuer de produire des services de table pour sa fabrique à Vallauris et pour la faïencerie de Longchamp.
En 1979, ses employés reprennent son usine pour continuer de produire le 'style Picault'.
Parallèlement à la céramique utilitaire, Robert Picault a réalisé des œuvres uniques portant les thèmes des oiseaux, des poissons et la féminité avec des visages et corps de femmes.
Les pièces personnelles sont signées en toutes lettres Picault
jusqu'en 1962. La signature des pièces industrielles est
RP
en vert très foncé et
RP
en vert pale après le départ du céramiste. Le cachet "Picault Made in France" , crée à l'origine de l'atelier poterie en 1948, est utilisé sur les pièces des premières années.
Texte Christine Lavenu
(publié le 21/05/2024)
Sources, pour voir et en savoir plus :
Jean Le Pape, Jean-Jacques Wattel - Robert Picault Potier d'art, Editions Louvre Victoire avril 2025
Staudenmeyer Pierre - Roger Capron, céramiste, Norma, édition corrigée mai 2023
Lajoix Anne - L’âge d’or de Vallauris, Editions de l’amateur, 1996.
Staudenmeyer Pierre - La céramique française des années 50, Editions Norma, 2004.
Come Rémy, Bartoletti Laurence, De Bruignac-La-Hougue, Forest Dominique, Gros Anne, Lacquemant Karine - Création en France, Arts Décoratifs 1945-1965, Gourcuff Gradenigo, 2009.
Wattel Jean-Jacques et Bénédicte - Mission céramique Collection, Editions Louvre victoire, 2013.