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Jean Derval (1925 - 2010) 


Céramiste français considéré par ses pairs de grand céramiste humaniste. 


En 1986, Robert Deblander parle du travail de Jean Derval

"Bien que nos travaux soient aux antipodes, j'aime ce qu'il fait. 


Sans doute est-il le meilleur de nos imagiers, le plus sincère, par intelligence, par modestie, parce qu'il y a toujours un léger sourire complice dans son travail, supporté par un métier, un sens de la construction, du rythme qui ne se dément jamais."

Né dans le Berry, près de Bourges, Jean Derval grandit dans une famille amoureuse d’art et de lettres. , et C'est donc naturellement, que de 1938 à 1942, il fréquente l'Ecole des Arts Appliqués de Paris pour s'orienter dans le graphisme de publicité, enseigné par Max Ponty (1904- ?) , le célèbre créateur du paquet de cigarette de Gitanes. 

Les premiers pas dans la Terre. 
 
C'est ainsi qu'à Saint-Amand en Puisaye, il apprend de 1944 à 1946 le tournage du grès et le métier de céramiste auprès de Pierre Pigaglio (1913-?) et Jean Maubrou (1900-1965). 

A la Borne, il rencontre Paul Beyer (1873-1945). Le travail du début de Jean Derval témoigne de l'influence conjointe de l'imagerie populaire de Paul Beyer et du couple Lerat

Direction le Sud.

Après un bref séjour à Paris chez Gilbert de Douhet, il rejoint en 1947 ses camarades d'école Robert Picault (1919-2000) et Roger Capron (1922-2006) à Vallauris, qui en 1946 ont créé ensemble l'atelier Callis. Puis, Jean Derval entre chez Madoura comme tourneur décorateur. C'est dans cet atelier qu'il rencontre Picasso (1981-1973), qui réalise des pièces uniques et les éditions qui feront la célébrité de l'atelier.

Sous l'impulsion de Liliane, son épouse depuis mars 1950, Jean Derval crée en 1951 son propre atelier Le Portail, mais il travaille aussi pour d'autres potiers notamment Gustave Reynaud (1915-1972) son beau-frère dans l'atelier Le Mûrier (1955-1984). 

  • La voie mythologique 

    En constante évolution,  son œuvre témoigne de son indépendance et son esprit créateur influencé par la mythologie de la Grèce antique (enlèvement d'Europe et d'Oedipe, le labyrinthe du Minotaure, les sirènes, le vol d'Icare, l'interrogation du Sphinx ... ), l'art sacré avec la représentation de sujets religieux comme la Vierge, les Saints et Eve, et les machines en terre et astronefs.  Son répertoire poétique et fantastique emprunte les formes de l'humain et du bestiaire,  en y mêlant une dose d'abstraction et  de cubisme. Les pièces sont uniques, contrairement à la production en série semi-industrielle de ses camarades Capron et Picault.

    Jean Derval
    L'art sacré 
    Les œuvres religieuses de Jean Derval  sont peu documentées et pas toujours signées car elles appartenaient à des réseaux de distribution autres. Ci-contre une  crèche de grande taille, œuvre majeure et immortalisée par une documentation  en diapositives.
    Jean Derval
    jean derval
  • Jean Derval

  • En chemin pour l'architecture :
    Dans les années 60, l’artiste en sculpteur explore la céramique architecturale avec un gout prononcé pour le grès et les teintes austères très en vogue à la l'époque. Le succès est au rendez-vous avec des commandes pour des immeubles et des églises comme l'église du Sacré-Coeur d'Antibes. 

    Il réalise en collaboration avec Capron et Picault des panneaux muraux pour l'hôtel Byblos à Saint-Tropez. Il crée de nombreux panneaux décoratifs extérieurs,  comme Jupiter et les femmes sur l'immeuble le Sémiramis à Saint Laurent du Var, les signes du zodiaque sur l'immeuble Port Soleil au cap d'Agde, pour un HLM à Six-Fours, ou encore des fontaines pour un lycée d'Antibes, pour la résidence présidentielle de Djibouti, et pour de nombreux hôtels de luxe....
    Jean Derval a participé aux expositions du Nérolium dès sa création en 1946 jusqu'en 1986. 
    Son travail est récompensé par de nombreux prix : en 1955, 1ier prix à l'Exposition Internationale de la Céramique à Cannes, Grand prix de l'Académie internationale de céramique à Genève, en 1958 Médaille d'Or à l'Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles, ... 


     "Je ne crois pas au travail 'pour soi'. Le plasticien doit se situer dans la vie des hommes et non pour le musée ou l'expérimentation virtuelle. Je crois à l'art pour 'vivre avec' au quotidien"
    Jean Derval


    Texte © Christine Lavenu (publié le 13/12/2019, maj 15/01/2024)
    Sources, pour voir et en savoir plus : 
    Staudenmeyer Pierre - Roger Capron, céramiste, Norma, édition corrigée mai 2023 
    La revue de la céramique et du verre, n°29, juillet aout 1986
    Staudenmeyer Pierre - La céramique française des années 50, Editions Norma, 2004. 
    Come Rémy, Bartoletti Laurence, De Bruignac-La-Hougue, Forest Dominique, Gros Anne, Lacquemant Karine - Création en France, Arts Décoratifs 1945-1965, Gourcuff Gradenigo, 2009.
    Favardin Patrick, Wattel Jean Jacques - Jean Derval, Editions Norma, 2011.
    Wattel Jean-Jacques et Bénédicte - Mission céramique Collection, Editions Louvre victoire, 2013.
    Murs et masques céramiques, Pierre Digan, Editions Obia. 
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