lallemant


Robert Lallemant 
(1902-1954)


Céramiste,  décorateur, photographe français. 
Né en 1902 à Pau dans un milieu aisé, Robert Lallemant suit les cours de l’école des Beaux-Arts de Dijon. 

Pour perfectionner ses connaissances techniques de la céramique en faïence et en grès, il fait à Paris son apprentissage chez Raoul Lachenal entre 1921 et 1923.


En 1926, son père Théophile Lallemant lui achète une petite usine de céramique ‘en difficulté’, dans le 3iem arrondissement de Paris au 5 passage d’Orléans. 
Le père s’occupe de la gestion jusqu’en 1928 (date de son décès) et le fils se dédie aux créations de céramique. Les pièces sont signées des deux initiales T et R dans la marque Lallemant.  

Indépendant et imaginatif, Robert Lallemant invite rapidement une céramique moderne et originale, qu’il produit en petites séries. 

Si les formes géométrisantes sont inspirées des pans coupés et des épaulements à gradins de l’Art Déco, elles se décomposent aussi suivant l’esprit de milieu industriel : les vases sont cylindriques ou à section carré, avec des plages côtelées comme crantées, des pas de vis, les aplats bombés ou en relief. 

Equilibré et élégant, le volume est recouvert d’un émail éclatant d’une rare qualité. Le décor stylisé très graphique altère les thèmes à la mode comme le cubisme, le jazz, le sport en vogue à l’époque, les voiliers, la tauromachie, les félins, le western avec des thèmes plus classiques de la tradition française. 

Une série de vases est inspirée par les poèmes de l’Américain Ben Lucien Burman

Le travail de Robert Lallemant est apprécié par la critique. En 1926,1927 et 1928, il expose aux Salons des Artistes Décorateurs et conjointement aux Salons d’Automne. 
A la création de l’Union des Artistes Modernes (UAM) en 1929, Robert Lallemant est le seul céramiste, membre fondateur. Il suit ce groupe et quitte le Salon d’Automne. 
Cette même année, la galerie Bernhiem Jeune présente ses pièces aux cotés des architectes décorateurs Djo-Bourgeois (1898-1937), Pierre Barbe (1900-2004), des sculpteurs frères Martel

C’est à cette époque que Robert Lallemant commence à s’éloigner de la céramique pour s’intéresser à la décoration.
Dès 1930, il commence à créer des meubles mêlant bois, métal et verre, qui seront exposés au Pavillon de Marsan. Il a déjà quitté son atelier du 3iem arrondissement de Paris pour installer ses fours Quai d’Auteuil dans la cave de l’immeuble où il a pris résidence.

En 1933, c’est la rupture totale, il abandonne la céramique et s’implique dans l’affaire de travaux publics de son beau-père, notamment sur le projet immobilier de la Résidence du Val d’Esquières dans le Var.

En 1939, il s’engage dans la Marine, puis en 1945 et 1946 pour l’Indochine. Ses voyages de guerre lui permettent de mettre un autre talent à évidence celui de la photographie. 

Entre-temps, entrainé par son beau-frère, durant quelques mois il est nommé fin 1942 « conseiller artistique au cabinet particulier du maréchal Pétain », ce qui lui permet de suivre l’exécution des commandes passées à la Manufacture Nationale de Sèvres pour des objets de propagande à la gloire du maréchal. 
Robert Lallemant
Il meurt en 1954 dans la station de ski suisse Davos à la suite d’un infarctus du myocarde. 

Si son œuvre de céramiste n’a duré qu’une dizaine d’année, elle met en évidence le talent moderne de l’artiste. 

Texte © Christine Lavenu (publié 27/11/2020, maj 15/01/2024)
Sources, pour voir et en savoir plus : 
Robert Lallemant, céramiste et décorateur d’une génération incertaine, Jacqueline du Pasquier, Somogy, Edition d’art 2014.
Catalogue ‘Céramiques modernes’, Richelieu Drouot, 8 avril 2008, Expert Bénédicte Blondeau-Wattel
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