chapallaz


Edouard Chapallaz (1921 - 2016) 


Céramiste suisse. 

Edouard Chapallaz est un grand céramiste, spécialiste de la forme et des émaux, dont la réputation dépasse largement les frontières de la Suisse.

« Ma céramique doit fait penser au ciel, à la roche, à l’eau ou à un paysage. » 

Né en 1921 à Yverdon-Les Bains (Suisse), Edouard Chapallaz suit l’enseignement de l'Ecole suisse de céramique de Chavannes-Renens de 1936 à 1939. Il commence à travailler comme tourneur pour l’industrie, à Schaffhouse et à Zurich. Dans la manufacture de Catelles Ceramic à Gland, il est promu directeur technique.

C’est après la seconde guerre mondiale qu’il découvre la porcelaine chinoise au musée Cernuschi, consacré aux arts de l’Extrême Orient, à Paris. Il se consacre son travail sur les grès et les émaux et la cuisson à haute température pour révéler la profondeur des émaux, tout en travaillant pour l’industrie.

Dès 1957, Edouard Chapallaz expose d’abord des pièces cylindriques, qui deviennent de plus en plus discoïdale, comme les vases en forme d’amande, tout en déclinant une diversité dans les ouvertures, les dimensions et les usages. Rapidement, son travail connait la renommée internationale. 

L’éclat de ses rouges sang de bœuf, ses céladons, ses noirs et autres couleurs témoigne de sa haute maitrise de techniques des maitres chinois dans ce domaine. De l’Extrême Orient, il garde aussi le lien poétique et intime avec la nature qui donne aux tonalités des émaux des noms évocateurs comme ‘bleu de ciel après la pluie’ ou encore ‘fourrure de lièvre’. Si les maîtres asiatiques cuisaient au feu de bois, Edouard est l’un des pionniers à utiliser l’électricité. D’ailleurs, il a même construit ses propres fours électriques.
edouard chapallaz

C’est seulement en 1968 que Edouard Chapallaz décide de quitter l’industrie pour se consacrer à sa création personnelle. En complément des pièces personnelles, il réalise des chantiers monumentaux de commandes publiques comme la poste de Lausanne ou les Ports-francs à Genève. 

Maitre dans les procédés chimiques des émaux et des cuissons, il enseignera la céramique pendant une dizaine d’années à l’Ecole des Arts Décoratifs de Genève. 

Avec plus d’une centaine d’expositions à l’international (Belgique, Corée, Angleterre, Allemagne, Tchécoslovaquie, Turquie, Suisse, France, aux Etats-Unis, au Japon, …), son œuvre est aussi présente dans de nombreux musées et collections privées.

Son talent et ses travaux de recherche sont récompensés par un palmarès de médailles d’or et de prix d’expositions et de concours internationaux (Prague, Istanbul, Faenza, Cervia, Vallauris, Ravenne, Japon). 
En 1987, une monographie a été publiée par le Musée des arts décoratifs de Lausanne, aujourd’hui épuisé.

Citons en 2004, la galerie Latham à Genève qui a mis à l’honneur avec une belle exposition les pièces récentes du céramiste.

La vidéo de 2020 ci-contre présente son travail sculptural Strates daté de 1980. 

Citons l’exposition de la Voie du Rouge en 2016 au musée de Saint Quentin la Poterie, où il présente ses pièces auprès de celles de Bernard Dejonghe, Frère Thomas Bezanson, Jean-Pierre Chollet, Pascal Lacroix, Robert Deblander, Xavier Duroselle, Jean-François Fouilhoux, Fance Franck, Alain Gaudebert, Jean Girel, Vassil Ivanoff, Jean-Pierre Thomas, Marc Uzan, Marie-Claire Saint-Jevin, Claude Champy et Agathe Larpent

A l’âge de 89 ans, en 2010, Edouard Chapallaz arrête de travailler et s’éteint en 2016 à Duillier (Suisse) où il avait installé son atelier depuis 50 ans. 

Jean Girel a écrit un article sur le céramiste qui évoque un poète chinois des Song du Nord, cet ami venu de l'an mil, qui dédie cette phrase à l'être cher :  " Ainsi va le cycle éternel de la vie, des battements du cœur aux mouvements des astres. "

edouard chapallaz

Texte © Christine Lavenu (02/07/2020)
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