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Bénédicte Vallet 


Tisseuse de céramique

Diplômée en 1995 des Beaux-arts de Nantes en Design Environnement, Bénédicte Vallet se forme en 2005 au tournage et émaux hautes températures, au centre international de formation à la céramique. 
Installée à Guéméné-Penfao (44), devenue tisseuse de céramique, elle travaille et unit la porcelaine et le textile (chanvre et lin). 
D’un côté le lin, végétal souple et malléable, de l’autre la porcelaine, minérale solide mais fragile. Ces deux matériaux opposés s’attirent et se lient, tout comme la couleur utilisée : le brun végétal rappelle la poussière de la terre et le blanc minéral évoque le squelette laiteux.
Cette association donne une céramique tissée amovible et articulée.

« Une fois les céramiques exécutées, je les assemble avec des fibres de chanvre et de lin. Je lie, délie, enroule, déroule ce matériau rigide, révélant son pouvoir insoupçonné de souplesse, par un maillage primaire et des gestes rituels. »


En utilisant ces deux médiums, Bénédicte remet à l’ordre du jour les traditions ancestrales du tissage et de la poterie. La célébration des vieilles traditions renvoie à la culture humaine, à ses vraies valeurs, les plus profondes. Elle rappelle par son geste que le premier outil de l’homme fut sa main. La main du tisserand, la main du potier, en contact direct avec les forces de la nature.

L’univers artistique de la jeune femme navigue entre le végétal, l’animal et le minéral. Il nous renvoie à l’image des temps passés, où la vie a disparu laissant place à des bribes d’ossements, comme on pourrait en voir dans les musées d’histoires naturelles. Ses sculptures évoquent la nature marine, les récifs coralliens et les ossatures d’espèces oubliées ou disparues des profondeurs des mers. 

Avec ses ‘fossiles imaginaires’, Bénédicte Vallet témoigne de la fragilité de la vie et des dangers qui menacent la nature.
« Sensible à l’environnement, je souhaite tisser des histoires céramiques universelles et atemporelles, questionnant le monde actuel. Ainsi mes dernières pièces – inspirées de corne de rhinocéros, cet herbivore en voie de disparition – seront présentées au sein d’une exposition dans la Caverne du Pont-d’Arc, en Ardèche. » (Exposition 2018)*.


Depuis 2011, la jeune femme expose son travail dans de nombreuses expositions personnelles et collectives en France, aux Pays-Bas et à Londres. Plus récemment (2022), elle était l’invitée d’honneur de « Céramique 11 » et de la 35e édition du festival de « Céramique en fête » à Sadirac (33). 

Son travail poétique est récompensé :
  • 2017 Prix du public, Foire aux Potiers Bussière Badil 
  • 2014 1er Prix Céramique Pot d'Or, Kéramisto 1er Prix Céramique, La Cour des Métiers d'art de Pont-Scorff 2013 2nd Prix BPA Métiers d'art, Cité des Congrès de Nantes 
  • 2011 2nd Prix Métiers d'art, Région de Bretagne 
  • 2008 Prix la relève, Atelier d'art de France 
  • 2005 2nd Prix Céramique, Anysetiers de France
Benedicte vallet
Texte © Christine Lavenu, 22/08/2022

Sources
Revue de la céramique et du verre, n°243, 245
*Propos recueillis par Virginie Chuimer-Layen - Ateliers d’Art, novembre décembre 2016
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