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Zélie Rouby (1986-)


Céramiste plasticienne.  
Zelie Rouby

Les mains dans la terre depuis l’enfance
Née en 1986, à Guilherand-Granges (Ardèche), Zélie Rouby suit dès l’âge de 6 ans des cours de sculpture (modelage) à l’atelier de la Tourette à Tournon sur Rhône. C’est tout naturellement qu’après son baccalauréat littéraire et arts plastiques qu’elle passe son CAP de tournage, puis en 2007 son brevet des métiers d’art (BMA, Lycée de la Céramique de Longchamp). Elle termine sa formation à la Maison de la Céramique à Dieulefit. 
En 2011, Zélie collabore une année avec le désigner Guillaume Bardet sur le projet ‘L’usage des jours’, pour lequel elle est récompensée du prix pour l'intelligence de la main de la fondation Bettencourt. Une soixante de ses pièces tournées avec une parfaite maitrise sont exposées aux musées de Sèvres, du Grand Hornu (Belgique) et au château des Adhémar (Montélimar).   

Un lieu de recherche et de création 
En 2009, elle ouvre un atelier à Tain L’Hermitage (Drôme) avant de s’installer à Saint Jean de Muloz (Ardèche). Attenant à la maison, l’atelier fait office de salle d’exposition pour les visiteurs.

Des natures mortes au vivant 
« Depuis le début ce qui nourrit mon travail c’est le thème du vivant. »
zelie rouby
Zélie Rouby
Au début, Zélie Rouby fait des contenants utilitaires comme des théières ou des plats, mais elle cherche à en détourner le sens, pour les rendre inutilisables, en y mettant des œufs ou des fruits.

Inspirée par les vanités des peintres baroques, elle s’intéresse à la représentation allégorique de la fragilité de la vie. Elle tourne des jarres, et modèle des natures mortes, des cranes, des poissons morts, ..., en grès chamotté.

Les couleurs livides soutenues par un aspect rugueux renforcent le caractère fugace de la vie frétillante. 
Zelie Rouby
zelie rouby
Son installation ‘Poison Poisson’, qui intrigue par sa beauté et son coté indigeste, est récompensée en 2014 à la Biennale Internationale de Vallauris (prix artiste de moins de 35 ans) , et aux Ateliers d’Art de France (prix jeune créateur). Cette exposition est présentée au salon SOFA à Chicago.
Dans son imaginaire marin, Zélie s’inspire des rondeurs des bouées et cheminées de bateaux pour créer des pare-battages et des lampes bateaux, aux formes élancées et élégantes, toutes montées au colombin. 
L’aspect extérieur est lisse, lustré et l’intérieur est granité (terre chamottée et engobée), voire l’inverse. 
Cette technique d’opposition de texture (grain irrégulier et lisse) est la spécialité de la céramiste qui en fait sa marque de fabrique depuis plusieurs années.  
zelie rouby
En 2024, les grandes pièces modelées étaient cuites à l’atelier Palègre (Jean-Paul et Suzy Brunet).
Zelie rouby
« Avec la technique du colombin, le travail de la forme, de la matière et de la couleur, je tente de donner vie à cette matière minérale, le grès. De la forme figée, dure et froide, je tente d’évoquer une enveloppe, une peau souple et habitée, une matière organique. »
S’en suivent des drôles d’animaux ( oiseaux et moutons) , sans yeux, ni bouche, ni nez, ni oreilles mais d'une grande expressivité par leur posture en mouvement !  
Zélie Rouby

Un mobilier organique
Au fil du temps, les natures mortes et les animaux laissent place à un mobilier céramique avec des tables, des tabourets, des lampes, des miroirs, des séries de bouteilles, de vases ‘bouche-ouverte’ au design contemporain.  
A la frontière entre sculpture et utilitaire, Zélie Rouby compose un univers organique et harmonieux de douceurs rondes, aux teintes légères et fraiches. 

Cette atmosphère apaisante et accueillante, voire bienveillante, contraste avec le rythme effréné et violent du XXI siècle.
zelie rouby
Chez Rouby, les tabourets sont inspirés des maisons bulles des années 70 et les teintes empruntées aux couleurs des arrosoirs en plastique. 
Ces formes molles vêtues de pastels acidulés évoquent aussi la célèbre la famille ‘Barbapapa' des années 70, personnages colorés en forme de poire, qui "se transforment à volonté, ronds ou carrés" sous la formule magique 'Hulahup Barbatruc !'.

Le mobilier design de Zélie Rouby aurait-il, lui aussi, le pouvoir merveilleux de nous reconnecter à la douceur de l'enfance, à l'allégresse de la jeunesse, à l’innocence perdue ?

Permettrait-il de retrouver les couleurs d’origine ? Celles qui ravivent " les sentiments, la blancheur qu'on croyait éternelle, avant. Pour retrouver le rose initial de ta joue devenue pâle, le bleu de nos baisers du début, tant d'azur perdu" ? 

Une œuvre organique en pleine effervescence qui annonce de belles surprises à venir ! 

Rq : En 2018, les pièces de la série Organique ont été exposées dans le quartier de Soho à New York. 

Voir plus de pièces

Je remercie Zélie Rouby pour son sympathique accueil et le partage des photographies.

Texte © Christine Lavenu  29/07/2025
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Sources, pour voir et en savoir plus : 
Entretien avec Zélie Rouby, dans son atelier à Saint-Jean-de-Muzols, 23 avril 2024
Revue de la céramique et du verre, 182, 198, 203 , 225, 233, 241, 252, 257