linard
Jean Linard (1931- 2010)
Céramiste, sculpteur, graveur, peintre architecte français à Neuvy-Deux-Clochers – Henrichemont.
L’œuvre majeure la plus connue de
Jean Linard est la
Cathédrale, construite à ciel ouvert, à Neuvy-Deux-Clochers dans le Cher. Cet ensemble de constructions d’art monumentales d’une architecture ‘naïve’ insolite, constituée de mosaïque de faïence, est inscrite au monument historique en 2012. La durée des travaux s’étend de 1983 et jusqu’en 2010.
L’œuvre de Jean Linard rend hommage à l’architecture de la
Sagrada Familia
de
Gaudi, au
Palais idéal
du
Facteur Cheval
et à la
Maison Picassiette
de
Raymond Isidore.
« Sentir, aimer, dire avec la terre des choses que d’autres pourront aimer. » dixit Jean Linard
Né en 1931,
Jean Linard
fait des études de graveur à l’école Estienne, à Paris de 1945 à 1949. S’il exerce dans un atelier parisien comme peintre et graveur pendant une dizaine d’année, il aime depuis son adolescence se rendre à la Borne pour mettre les mains dans la glaise chez les potiers.
Il apprend le métier avec
Anne Kjaersgaard
qu’il épouse en 1964. En 1974, il épouse
Anne-Marie Guenin,
qui sera sa compagne jusqu’au décès de l’artiste en 2010.
Jean Linard s’installe en 1958 à la Borne, puis en 1960-61 il achète une ancienne carrière de silex dans le hameau Les Poteries, à Neuvy-Deux-Clochers. Jean Linard est céramiste, mais ‘la moitié du temps il travaille avec une bétonnière et du ciment’ pour sa cathédrale ou sa maison.
Comme il le dit, ‘Finalement, je fais très peu de céramique ! Juste assez pour vivre.’
L’homme est surtout un grand bâtisseur : sur son terrain, il construit sa maison, des ateliers et 16 fours au milieu des vignes et des arbres. Chaque année, il rajoutera des ailes nouvelles à sa maison.
Surnommé le potier de Neuvy-Deux-Clochers, Jean Linard est un maitre du feu du grand four orchestrant la cuisson des pièces des céramistes du monde entier venus pour le rendez-vous du Symporium la Borne en 1977.
Concernant la production personnelle de l’artiste, pour éclaircir le grès ordinaire, il mélange du sable de la Loire au grès de la Borne. Il joue avec les matières différentes de la terre par juxtaposition. Les cuissons sont au bois ou au gaz.
Ce grand homme, chevelu et barbu est un homme de la terre, travaillant sans cesse, toujours à la recherche d’un nouvel émail, d’une nouvelle forme, qui compléteront la céramique utilitaire. Son imagination fertile invite des ‘plats-paysages à regarder’, des petites sculptures en porcelaine et grès porcelainé, comme des poupées, des oiseaux fabuleux, des chats, des monstres, des grotesques, ou des sculptures au nom poétique comme ‘Bateau qui transporte des roses’ (1975).
De nombreux jeunes céramistes sont venus dans son atelier, comme
Sophie Combres.
Texte © Christine Lavenu ( publié 15/01/2021)
Sources :
Potiers d’aujourd’hui au pays de la Borne, Robert Chaton, Henri Talbot, Edition Delayance La Charité 1980
La Céramique française contemporaine, sources et courants, musée des Arts décoratifs, Paris, 1981.
Potiers de grès, sceaux et signatures de 1941 à 1985, Denis Goudenhooft, Edition Complément d'objets, 2010
La céramique, art du XXe siècle, Tamara Préaud, Serge Gauthier, Editions Vilo Paris,1982
La revue de la céramique et du verre, n°47, juillet-aout février 1989.
Vidéo : Flavier Texier « “On a retrouvé la mémoire” : la Cathédrale de Jean Linard » [archive], sur France Télévisions, 11 avril 2015.