glatigny


Atelier Glatigny - Frédéric Alfred Le Chatelier


Soldat, céramiste et islamologue français.

Né à Paris en 1855, Frédéric Alfred Le Chatelier est l'un des enfants de l'ingénieur des chemins de fer Louis Le Chatelier (1815-1873) et Louise Madeleine Élisabeth Durand (1827-1902). 

Malgré son intérêt pour les sciences naturelles, il choisit de s’orienter dans l’armée et poursuit des études à l’Ecole militaire de Saint-Cyr. 

Sa carrière militaire dans les colonies françaises d’Afrique (Algérie, Maroc, Egypte, Turquie) s’étend de 1876 à 1893. 

Durant cette période, il étudie l’Islam en Afrique de l’Ouest pour éclairer l’action politique et écrit ainsi plusieurs ouvrages. 
Après avoir quitté l’armée, il s’implique pendant trois années dans un projet de construction au Congo français, qui sera concurrencé par un projet rival belge dirigé par Harry Alis. Les différents entre les deux  hommes conduisent à un duel en 1895. Si Alfred le Chatelier en sort vainqueur, il perd son influence dans la politique coloniale et quitte le Congo pour Paris en 1896. 

Cette même année, il épouse Marie Émilie Charlotte Langlois (1858-1930), dont la fortune lui permet de fonder près de Versailles, l’Atelier de Glatigny, spécialisé dans la céramique de grès, la porcelaine de haute qualité et la verrerie. 

L’atelier de Glatigny a eu une existence brève (1897-1902) mais très ambitieuse. Les céramistes de cet atelier sont tous restés anonymes. En 1901, le critique Henri Cazalis (alias Jean Lahor) compare l'atelier aux plus grands noms de l'époque : Dammouse, Delaherche, Chaplet, Hoentschel, etc. 

Les recherches de Glatigny dans le domaine de la chimie sous alors réputées pour le grès flammé et la porcelaine. Dès 1898, Siegfried Bing achète les vases de Glatigny pour sa galerie "L'Art Nouveau". 

Le Musée des Arts Déco viendra y acheter des pièces pour sa collection. Après une courte mais intense période de création, Le Chatelier quittera son activité ayant obtenu de nouvelles responsabilités institutionnelles, en tant que professeur de sociologie islamique au Collège de France de 1902 à 1925.

Reste une œuvre céramique de qualité, souvent méconnue.

Texte Christine Lavenu
Sources : Conférence de Paul Arthur "Alfred Le Chatelier et l'atelier de Glatigny", Revue de la Société des Amis du Musée National de Céramique, 2017, Sèvres.  
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