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Wayne Fischer (1953 -)


Céramiste sculpteur 'du vivant'.

Né en 1953 à Milwaukee (Wisconsin, Etats-Unis), Wayne Fischer a choisi comme médium la terre pour exprimer son questionnement sur le commencement de la vie. 

Fin des années 70, il a mis en point une technique particulière de porcelaine émaillée et sablée, véritable identité visuelle qui signe une paternité reconnaissable de tous et qui donne à son œuvre une continuité esthétique. 
Fidèle à sa ligne de conduite, il poursuit inlassablement son travail innovant sur l’origine de la vie.
 « Je suis fasciné par la vie, le commencement de la vie, et j’essaie de capter le sens du vivant. ».

Exposition "Formes Vivantes", Musée manufacture de Sèvre, 2022-2023.Après le Naturalisme en céramique, l’exposition explore les Imaginaires Organiques, avec des salles consacrées aux hybridations, au biomorphisme et aux formes abstraites. On parle souvent de « peau » pour désigner les couvertes des céramiques. Ici, bien qu’il ne s’agisse pas de mimétisme, le processus technique très élaboré de l’artiste produit des pièces qui évoque la peau animale, comme celle de ces chats sans fourrure, les étranges Sphynx… On pourrait presque croire que ces pièces respirent doucement… P.Grojean

Ses grandes pièces organiques et sensuelles sont tournées sur le tour et à la plaque. Souvent à double parois, l’artiste joue avec le vide pour déformer la forme et y souffler le mouvement qui inspire vie. 

Techniquement, l’extérieur de la pièce est tourné en deux parties, le volume est déformé en surface et à l’intérieur; une autre pièce vient compléter l’intérieur pour continuer la déformation de la double paroi. 
A la pâte de porcelaine, il est nécessaire d’ajouter du sable de silice de Fontainebleau et des fibres de verre ou de papier de lin pour aider la structure et fiabiliser les joints. La sculpture est colorée à l’aérographe et recouverte d’un émail transparent. Après une cuisson à 1250°C , elle est sablée et poncée, ce qui confère à l’épiderme un aspect mat finement craquelé.

Wayne Fischer
Si le prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main - Talents d’exception a récompensé Wayne Fischer pour son œuvre de porcelaine Métamorphose en 2012, les premières expositions ont débuté dès 1977. Ses pièces sont exposées en France, en Europe, aux USA et en Asie et sont acquises dans les collections de grands musées (MAD, Sèvres, Inchéon, Fuping, Art de Boston).
Au début de sa carrière aux USA, inspiré par l’œuvre d’Henry Moore et Barbara Hepworth, le jeune homme sculptait en raku des pièces organiques avec la volonté de capter le vivant. C’est en 1983 en venant à Paris qu’il choisit de travailler la porcelaine. Depuis 1986, l’artiste s'est installé aux portes de Toulon, dans le village perché Le Revest-les-Eaux, cadre reposant niché entre les Monts Faron et Caume.

Indépendant de toute mode, avec persévérance et détermination, l’homme reste fidèle à son thème de prédilection ‘traduire le vivant’ dans ce qu’il a de naturel et de mystérieux. 

Si les pièces des années 80/90 évoquent le torse masculin, les suivantes sont inspirées par les bivalves des coquillages. 

Mais peut-être l’artiste fait-il référence aux nymphes. Les nymphes ? Oui, ces petites lèvres dissimulant les entrailles féminines, au cœur desquelles la vie embryonnaire boursouflée de blastomères grouille de forces. Et déjà vibre l’écho, celui du chant des membranes en genèse.  
Au-delà de ‘l’Origine du Monde’, l’œuvre sculpturale de Wayne Fischer amène à célébrer l’enveloppe charnelle dans sa beauté intérieure et à saisir le premier souffle de vie.
Dalo Daniel Derock  Loic de Bailliencourt

Texte © Christine Lavenu (28/07/2022, maj 22/02/2023) & Photographies © Pascal Grojean
Sources : 
Revue de la céramique et du verre, n°50.
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