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 Christopher Dresser (1834 - 1904)


Grand designer indépendant britannique avant-gardiste de l'époque Victorienne, Christopher Dresser est considéré comme l'un des précurseurs du mouvement Bauhaus. 

Dessinateur industriel formé en 1847 à Londres, il exerce le professorat en botanique jusqu'en 1868 et pratique le design à travers l'illustration botanique. 
Il publie en 1857 un article à l'Institut Royal sur les relations de la science et de l'art ornemental, traitant de l'application des lois naturelles à la création artistique. C'est le début d'une assez longue bibliographie théorique et pratique sur le design. 
A l'Exposition Universelle de 1862, il découvre la cérémonie du thé. Son voyage au pays du Soleil Levant en 1877 durant 4 mois lui permet d'étudier les arts décoratifs japonais. 

Influencé par la culture japonaise, il crée des objets fonctionnels en verre et en métal pour l'orfèvrerie et la dinanderie, avec une esthétique minimaliste. Contrairement à son époque, il rejette la complexité des ornements et les motifs décoratifs superflus. Il invente des formes qui sont réduites à des volumes strictement géométriques où l'ornement n'a plus sa place : le beau et l'utile sont liés dans une stricte et harmonieuse simplicité. 
C'est un des premiers à saisir l'importance de la collaboration avec l'industrie dans la production artistique. 
Pour les grandes firmes britanniques de l'époque (Elkington & Company, the Old Hall Earthenware Company, the Coalbrookdale Company, J.W.& C. Ward, Hukin & Heath, William Ault's, Benham and Froud, William Couper, Heath & Middleton, WW. Harrison & Co, Deakin & Moore, Mintons, etc.), Christopher Dresser crée des objets fonctionnels en argent, en verre, en céramique à l'esthétique minimaliste. Cette collaboration l'oppose au Mouvement des Arts et Artisanats (Arts & Crafts Movement) , qui considère que les industriels produisent en quantité sans qualité esthétique.
S'il a produit aussi des décors pour les tapis et la tapisserie en empruntant à la botanique quelques éléments discrets, c'est sans doute dans l'art du métal que son œuvre témoigne de son expression la plus synthétique. 

Ses pièces sont exposées dans les galeries du Victoria & Albert Museum. 

Texte Christine Lavenu
Sources : 
Design Classics 1880-1930 - Torsten Brohan - Thomas Berg - Taschen
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