ciboure


Poterie Ciboure, (1919-1995)
Une saga basque


La poterie de Ciboure est créée en 1919 sur la côte basque à Saint-Jean-de Luz, par trois camarades de guerre, Etienne Vilotte (1881-1957), ébéniste de formation, le peintre Louis Benjamin Floutier (1882-1936) et le tourneur Lukas (Edgard Marcel Lucat, (1883-1953)).

A partir de 1922, la poterie est gérée par Etienne et Elise Vilotte, qui travaillent avec des décorateurs comme Louis Floutier (jusqu’en 1922), Charles André Flouault (1880-1969), Richard Le Corrone (1909-1977), Pedro Garcia de Diego (1904-1969), Jean Leon ou encore Almes.
Pendant cette période se développe les styles néo-basque, antique et Art déco.
Après la seconde guerre mondiale, la poterie est rachetée par les Fischel : dès 1951 la marque commerciale VE Ciboure est remplacée par RF Ciboure (Rodolphe Fishel (1907-1977) jusqu’en 1977, puis MF (Max Fischel) jusqu’en 1995. 
Les décorateurs sont Marie Fernandez de 1946 à 1952, Maurice David de 1948 à 1958 et Roger Berne de 1951 à 1968. La poterie ferme ses porte en 1995.    

Les pièces produites en grès blanc proviennent des carrières de la région. 
Conservant la qualité artisanale avec des formes héritées de l’Antiquité ou des pièces basques traditionnelles (cruches pédarras, pots ferratas, …), la poterie de Ciboure impose et affirme son style avec une iconographie néo-grecque et Art Déco mélangée à l’influence régionale, le ‘néobaque’.
Les scènes de la vie quotidienne (danse, agriculture, élevage, pêche, ..) sont revisitées mettant en mouvements les sujets et les traditions basques. 

Depuis une quinzaine d’années, ces poteries sont remises à l’honneur. 
Ciboure Richard le Corrone
Le couturier et collectionneur Karl Lagerfeld (1933-2019) leur a même dédié un ouvrage en 2005. 

Il écrira : ‘Ces trois potiers ont créé une image idéalisée du monde antique, réinterprétant des méthodes centenaires de fabrication, et redessinant, avec art, les scènes érotiques ou champêtres qui appartenaient au répertoire de vases grecs classiques. Une certaine innocence et naïveté pointe de ces chefs-d’œuvre, tous basés sur l’illusion d’un temps si lointain."

 En 2020, le musée basque et d'histoire de Bayonne organise une exposition sur la poterie d'art de Ciboure, en présentant plus de 500 pièces.

Texte Christine Lavenu
Sources : 
Les vases de Ciboure : l'illusion de l'idéal, Karl Lagerfeld, Editeur Stein , 2005
Article de la gazette de Drouot du 05 avril 2019
La revue de la céramique et du verre novembre décembre 2020, numéro 235
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